Les triangles se brisent
les losanges s’entrechoquent
les pyramides croulent
l’eau s’évapore
l’éther se dissipe

Arlequin passe son habit noir,
abandonne son piano, aphone,
la détresse le broie,
le paradis imaginaire est ensevelit,
Colombine est partie

Il n’a pas sa place dans le théâtre de l’existence,
les pièces du pœzœl sont volatilisées,
les parcelles se démembrent en particules, en néant.
Sans illusion, sans compagne,
un horizon, terrifiant, le dévore

Les pensées pilées, les antennes usées,
il tente en vain des appels atténués,
un sursaut rouge, violet, bleu… il pâlit,
l’espoir d’ajour nouveau s’évanouit,
les lendemains se réduisent en taches noirâtres

Le bateau des idées dérive,
le pari d’être de la partie est oppressant,
le flot des envies est asséché,
tremblent quelques os disloqués,
les lointains s’approchent à contresens

Ses champs de réflexions sont dévastés,
la plaine poussiéreuse se déroule sans fin,
un sang empoisonné s’écoule en ses voeux,
l’abattement le conduit à la tombe,
l’empreinte du temps n’a plus cours

Il n’y a jamais de main sur son épaule,
jamais d’yeux dans ses veines,
l’heur amoureux banni,
l’étreinte des savoirs répudiée,
chemins, voies, allers coupés

Sans infini et sans amour – une impossible destinée,
la lumière l’a quitté, des cendres nostalgiques
macèrent dans les émanations âcres de sa cage crânienne,
une ruine de soubresauts gît,
il grille, passé, présent et futur

L’âme écartée de l’amour rédempteur,
ni écoute, ni regard étincelle, avivent sa morne flamme,
l’écho, ne miroite plus en un être de coeur,
il chavire, sous la lame des peines,
en deçà des étoiles, la vie est un monstre